DSK ou l’homme de pouvoir
Aujourd’hui, à la pause café (ah, la, la, j’entends déjà le cliché sur les fonctionnaires… ^^), l’on n’a pu éviter le sujet DSK (pratique, quand on a un nom aussi « à rallonge » de pouvoir le raccourcir en 3 lettres !).
Pour ma part, avec les éléments que j’ai en main (ou plus exactement les éléments que les médias m’ont donné en main…), je suis d’avis que cette agression est possible mais peu probable.
Peu probable parce que soit DSK est vraiment bête, soit il n’a pas pu faire un truc pareil à quelques mois des élections.
Possible parce que s’il a vraiment ce genre de « pulsions », ce n’est peut-être pas contrôlable.
Quoi qu’il en soit, la présomption d’innocence doit jouer. Dans les deux sens. Lui est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. Mais, elle aussi est présumée innocente (et donc victime) jusqu’à preuve du contraire ! Faudrait pas l’oublier.
Mais, dans cette histoire, j’ai entendu quelques petites phrases qui m’ont choquée. Je vous en livre deux :
- Un journaliste, hier, sur je ne sais plus quelle chaîne : S’il est condamné, il risque 20 à 30 ans de prison ! Le pauvre homme ! Sa vie sera foutue !
Oui, enfin, je suis sans doute naïve, mais j’ose imaginer que s’il est condamné c’est qu’il est coupable. Et dans ce cas, je ne vois pas en quoi ce serait un pauvre homme de purger la peine que la loi a estimé juste dans ce cas. Parce que lui est riche et célèbre peut-être ? Cela me fait nauséeusement penser à l’affaire Polanski… (Après, s’il est condamné sans preuve et/ou s’il est innocent, alors, oui, Justice n’aura pas été faite et je serai la première à crier au scandale).
- Un collègue (en réponse à mon « c’est peu probable ») : Ben si, c’est possible ! C’est un homme ! Un homme de pouvoir ! C’est normal !
Pardon ? Là, je n’ai pu m’empêcher de répondre. Non, ce n’est pas normal qu’un homme agresse une femme. Homme de pouvoir ou non. Bien sûr, tout le monde a acquiescé. Non, évidemment, ce n’est pas normal. Mais comme c’est un homme de pouvoir, il ne connaît pas de « non ». Le tout dit sur un ton d’excuse. Genre « c’est une fatalité. On ne peut rien y faire. C’est comme ça ».
Comme si la violence sexuelle d’un homme à l’égard d’une femme pouvait se justifier d’une quelconque manière. Comme si la violence sexuelle pouvait se justifier tout court.
Je ne veux pas grandir dans un monde où « c’est normal lorsqu’on est un homme de pouvoir » (oui, je suis déjà « grand », mais chuuut, je ne veux pas le savoir ! J).
Parce que, quelque part, tous les hommes qui agressent ont un pouvoir. Sur leur victime à tout le moins. Et que cela n’est en rien une excuse valable.